S'il est un auxiliaire indispensable au cavalier d'endurance, c'est bien
l'easyboot. Il faudrait toujours l'avoir avec
soi car en course comme à l'entraînement, la perte d'un fer peut s'avérer
catastrophique.
Les cavaliers américains l'emportent systématiquement lors de chaque
course, mais eux évidemment ne croisent pas leur assistance tous les 2
ou 3 kms.
A la Tevis Cup, par exemple, on n'a l'occasion de rencontrer son
assistance qu'à trois reprises. C'est dire si la perte d'un fer
signifie automatiquement l'élimination ! Les randonneurs prudents ne
s'en séparent jamais. La publicité dans les journaux est d'ailleurs éloquente
: on y voit un cow boy revenir à pied avec le cheval par la bride, avec
la mention "Carry an easyboot or get the sense of humor ! Emmenez
un easyboot ou alors ayez le sens de l'humour !"
Là bas, certains l'utilisent même aux quatre pieds, au départ des
courses. Cela se pratique surtout dans les terrains rocailleux et assez
souvent, les easyboots sont placés en plus des fers pour leur faculté
de protection et d'amortissement. Beaucoup ont couru des courses de 5x50
miles (400 Kms) sur des terrains rocailleux avec un jeu d'easyboots. Ils
sont alors le plus souvent placés avec une mousse spéciale qui les
fait adhérer parfaitement... en fin de course, cependant, bonjour les
problèmes pour les enlever...
Quelques conseils
- choisir la bonne pointure (nos Arabes nécessitent généralement une
taille 0 ou un 1)
- opter pour la pointure la plus grande si antérieur et postérieur nécessitent
deux pointures différentes et jouer alors avec le câble de serrage |
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- s'entraîner à la mise en place à la maison, au calme, car il vous
faudra une parfaite maîtrise pour mettre l'easyboot à un cheval
tournicotant et sûrement nerveux de voir partir ses congénères... par
un cavalier évidemment énervé par sa malchance. |
- vérifier sur quelle encoche placer le câble métallique afin d'avoir
le bon degré de serrage : il faut noter que si vous arrivez à rabattre
le levier à la main, le serrage est insuffisant ; on doit rabattre avec
le pied pour atteindre le bon degré de serrage ! Faire ces tests à la
maison en prévoyant déjà une boucle autour du petit ergot en fer, le
cas échéant !
- si le câble est trop long, le truc consiste à le tourner en boucle
autour du petit ergot en fer avant de rabattre le levier ; on peut aussi
faire une boucle autour du levier, mais dans ce cas, il faudra bien vérifier
que ne s'exerce aucune force contraire (vers le haut) sur le levier, ce
qui relèverait intempestivement celui-ci ; cette technique accélère
aussi le vieillissement du câble dont les brins vont se casser |
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- il faut absolument couper la partie arrière (là où se trouve une
sorte de renflement imitant le bulbe du pied) car elle blesserait
immanquablement le talon ; soyez généreux car le bord ne doit pas
toucher la partie molle
- il est éventuellement possible de jouer sur le serrage de la sangle
postérieure en enlevant les vis latérales afin de gagner un trou ;
veuillez alors à bien les serrer en ajoutant de la colle pour les
bloquer
- limer éventuellement la partie avant pour donner une forme 'en
bateau' afin de faciliter le lever du pied, si votre cheval y est habitué
- rabattre quelque peu les ergots métalliques qui attaque sérieusement
la corne de la paroi (un petit marteau et une tige en fer suffisent), ou
alors emporter du vet-wrap ou de la toile isolante pour protéger le
sabot
- emportez toujours une lanière solide et plate (par exemple un bout de
ruban de clôture électrique) de +- 40 cm que vous attacherez à la
sangle postérieure avant la mise en place
- enfin, veuillez à attacher correctement l'easyboot à votre selle,
sans qu'il ne tape votre cheval en aucune circonstance (parfois il ne
touche pas au pas, mais qu'en est-il au galop, avec le basculement ?) et
emportez un outil quelconque, par exemple un canif multi-lames ou une
petite pince universelle
Mise en place
Pour la mise en place, détachez la lanière (voir plus haut) et passez
la dans la sangle postérieure sans faire de noeud ; levez le pied, présentez
l'easyboot, engagez la partie antérieure du sabot et poussez bien à
fond ; faites poser le pied et vérifier que le pied repose partout dans
l'easyboot ; tirez sur la lanière pour faire remonter la sangle
plastique sur les quartiers, mais en dessous de la partie molle ;
retirez la lanière ; vérifiez que le câble passe correctement dans
les deux encoches métalliques avant de rabattre le levier avec le pied
(n'oubliez pas : si vous pouvez rabattre le levier avec la main,
l'easyboot n'est pas assez serré et vous le perdrez !)
Enlèvement
Pour l'enlèvement, utilisez un tournevis plat ou une pince ; insérez
la lame sous le levier et tirez pour dégager celui-ci(ou utilisez la
pince), desserrez le câble ; avec le bout du tournevis ou le bec de la
pince, tachez de rabattre le plus possible la sangle plastique vers le
bas du talon pour faciliter le décrochage ; enfoncez délicatement la
lame dans une partie latérale de l'easyboot et faire jouer celui-ci
tout en exerçant avec l'autre main une traction vers le bas et vers
l'extérieur pour dégager l'easyboot.
Utilisations
Bien utilisé, l'easyboot peut remplacer avantageusement les fers,
surtout dans les régions sèches et caillouteuses.
Dans les cailloux, il protégera en même temps la sole et offrira en
plus de bonnes capacités d'amortissement. On ne l'utilisera qu'avec précaution
sur des terrains humides et boueux car il facilite les glissades.
Par exemple, pour un cheval qui n'est pas souvent monté, il vaux mieux
le laisser pieds nus et placer quatre easyboots les jours de travail.
La matière est très résistante, plus que des fers classiques et peut
tenir plus de 500 Kms.
Ne parlons pas de sa bonne tenue sur l'asphalte... bien meilleure que
des fers même avec crampons.
Sur des surfaces neigeuses, il fait merveille ; évitez cependant la
neige fondante !
Léonard Liesens
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