A quand l'ouverture des boucheries canines (Mai 2002)

 

La balade du triste Sire

 

On parle beaucoup de la réforme des Haras Nationaux. Pour la majorité des éleveurs, cette vague de réforme est un changement comme un autre, destiné à remanier un systéme vieillissant qui doit se mettre au diapason de   nécessités nouvelles. Pourtant tout n'est pas si simple car cette chronique d'une mort annoncée peut nous amener à tous les dangers.

Que risque t-on en fait ? Le SIRE administre depuis des décennies les stud-book des Selle Français, des Anglo-Arabes et des Pur-sang Arabes. Quoi que l'on puisse dire, jusqu'à présent, si le système peut souffrir de quelques défauts, les choses sont faites dans les règles sans trop de soucis. Le projet est de confier les stud-book aux associations de races et de les laisser se "dépatouiller" avec une structure que rien ne permet aujourd'hui  de maîtriser est qui est véritablement suicidaire pour l'avenir de ces races Les exemples pleuvent chez nos voisins européens. Tous les autres sont dans un état lamentable. Double stud-book aux États-Unis et plus proche de nous querelles intestines au sein des associations européennes qui se disputent le droit de gérer ce qui fait l'essence même de la garantie de la lignée d'un cheval. La non connaissance des applications administratives mais surtout la valse des fausses déclarations sont monnaies courantes.

Que se passera t-il en France si le stud-book est confié à des gens sans scrupules qui se trouveraient maître d'un outil qui de toute évidence doit rester dans le service public. Les différentes réunions qui se déroulent actuellement pour explorer ce système montre déjà ses failles et même l'A.N.S.F. qui régit le Selle Français et qui était un farouche partisan de la maîtrise des stud-book par ses structures est en train de faire marche arrière.     Rien ne vaut le désintéressement d'une administration face à quelques privilégiés qui pourraient avoir la main mise sur l'avenir de vos élevages. Heureusement et grâce au G.C.A, une mobilisation se fait jour, la majorité des éleveurs de ce pays sont désormais convaincus du bien-fondé de ce nouveau combat. Il n'est pas ici question de déclarer une association plus digne qu'une autre pour gérer le stud-book..

Notre position et celle de nos amis est claire. Laissons l'État administrer ce qui est de son domaine. Cela ne veut pas dire que les associations de races n'ont pas leur mot à dire sur les programmes d'élevage ou la sélection, mais il est indispensable que personne ne vous dicte à vous éleveurs vos aspirations et vos désirs.    A la limite, si vous vous trompez dans la conduite de vos lignées, c'est votre problème et cela est de votre responsabilité. Personne ne doit venir vous dire ce qu'il faut faire et ne pas faire. Vous pouvez prendre des avis de personnes compétentes, mais la décision vous appartient complètement et sans  ambiguïté.                 La raison pour laquelle les anciennes associations ont vu leur aura s'effriter, c'est qu'elles ont voulu monopoliser, ordonner, décider à votre place.

Votre liberté d'éleveur est actuellement menacée. Les personnes qui ne se sentent pas concernées vont vite déchanter. Parce que si on laisse faire les choses bientôt, vous n'aurez plus que le pouvoir d'obéir à des gens qui peuvent être sans scrupule et qui n'auront qu'un objectif : vous voir disparaître pour mieux diriger le marché.

Votre mobilisation est à ce prix.

Arabian Story   

  Rentabilité - Opportunité - Ephèmère ?

La fluctuation du marché du cheval décourage bien souvent les éleveurs qui,se voient contraints de renoncer à leurs projets face à des situations devenues parfois  difficiles.                                                                      Les ventes de Pur-sang Arabes ont connu des hauts et des bas qui ont permis à certains de gagner de coquettes sommes d'argent en produisant des sujets à la mode. L'offre étant faible et la demande constante, les ventes se concrétisaient sans difficulté majeure pour de fortes sommes.                                                                              

On peut classer les dernières péripéties financières de ce marché en trois étapes. La cigale et la fourmi

Il y eut tout d'abord l'époque faste où le moindre poulain et quelles que soient ses performances se monnayait fort bien et rapidement. Beaucoup crurent qu'un nouvel Eldorado était en train de naître. On a vu partir des poulinières contre plus d'un million de Francs en garantissant aux nouveaux acquéreurs qu'ils n'avaient qu'à devenir naisseurs à leur tour pour profiter pleinement de cette manne providentielle. On était bien loin des 4% de l'écureuil.

Si effectivement les premiers vendeurs furent les grands gagnants, il n'en a pas été de même pour les nouveaux propriétaires souvent plus qu'ignorants en la matière qui dépensèrent des sommes folles pour acquérir ces "juments" et les faire saillir par des étalons "dits" exceptionnels. La grande majorité de ces investisseurs ont vite déchanté persuadés d'avoir été manipulés, de voir leurs rêves brisés mais en plus contraints d'entretenir des animaux nécessitant quand même certains moyens.  Ceux qui persistèrent peuvent être classés en trois catégories.      Les uns se contentèrent de suivre leur idée première produisant du pedigree avant tout. Usant et abusant de la consanguinité qui est la meilleure et la pire des choses, ils finirent par engendrer des produits aux tares importantes ou des photocopies si nombreuses que le cours du marché s'étiola rapidement.  Les seconds suivirent les modes oubliant cette vérité qui est : "élever c'est prévoir". Ainsi, lorsque leurs poulains voyaient le jour, le champion d'hier était déjà tombé aux oubliettes et la progéniture aussi belle fusse t-elle atteignait difficilement le seuil de la simple rentabilité.    La troisième catégorie a été plus prudente. Ceux qui depuis longtemps ont établi un programme d'élevage. Mesuré, intelligent, apte à profiter d'un marché qui après tout n'est pas si mauvais et même parfois très bon et sachant ne pas succomber à la tentation des modes éphémères. Tous n'ont pas réussi dans leurs objectifs mais la majorité d'entre eux ont fait leurs frais, pris parfois un certain bénéfice tout en s'assurant une notoriété que nul ne peut désavouer, gagnant en outre le plaisir de faire bien naître et de rendre leurs clients heureux.   Ces naisseurs ont su faire preuve de patience sachant que le cheval le plus idéal possible se crée à force de travail et de patience et loin d'une quête immédiate de profit. Les naisseurs des deux premières catégories sont-ils pour cela de mauvais éleveurs, mais ils n'ont pas su saisir les opportunités nécessaires à la bonne marche et au renouvellement de leurs effectifs.

Voilà pourquoi on propose des Pur-sang Arabes à des prix défiant toute concurrence. Une véritable marche en avant qui de toute façon un jour ou l'autre finira mal.D'ailleurs, nombreux sont les amateurs qui ont remarqué chez certains élevages parfois importants on trouve des sujets en fort mauvais état, donc peu vendables qui deviennent vite une source d'ennui pour leur propriétaire qui ne sait plus très bien comment se sortir de ce mauvais pas.

Pourtant, bien penser son élevage permet de minimiser les risques. Une poulinière de bonne lignée, en bon état, ni trop maigre ni trop grasse, bien faite, ouverte, avec de bons aplombs, des hanches larges, une belle petite tête expressive sans toutefois pousser à l'exagération en se souvenant que ce ne sont pas obligatoirement ses titres de championnes qui feront d'elle une bonne reproductrice (une petite enquête sur la production de sa mère et si possible de sa grand-mère n'est pas inutile). Étudier le bon mariage, deux champions pourront donner un produit tout à fait convenable ou quelconque. L'étalon se choisira en priorité suivant des critères de conformité plutôt que sur ses titres qui ne sont pas non plus à négliger.

Et surtout veiller à ce que ses élèves aient un caractère équilibré. Cela est primordial pour la tranquillité de l'éleveur mais aussi comme argument de vente.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que la chance donne un petit coup de pouce pour que les choses se passent pour le mieux et que son sixième sens ne vous a pas trahi.

Comment gagner aux courses en étant propriétaire Voilà un rêve que plus d'un caresse en son fort intérieur. Posséder son écurie de course et voir ses couleurs triompher sur les hippodromes. Là aussi une aire de folie a régné il y a quelques années sur le Pur-sang Arabe de course. Une lignée a dominé régulièrement le tapis vert et permis à un microcosme de propriétaires bien rodés de gagner largement leur vie. Les ventes aux enchères de Saint-Cloud étaient une véritable rente pour certains éleveurs qui savaient que chaque année, ils allaient alourdir leur compte en banque de plusieurs centaines de milliers de Francs. Il était commun de voir partir lors de cette vente traditionnelle ou lors de marchés plus confidentiels des poulains ayant très peu couru ou même pas du tout pour 1 voir 2 millions de Francs. 

Les dirigeants des Émirats distribuaient généreusement leurs pétrodollars et il suffisait d'avoir un Manganate ou issu de Manganate dans son écurie pour être certain d'avoir touché le jackpot. Mais là aussi tout a une fin. Du jour au lendemain le robinet des "pétroles" a été considérablement réduit faisant brusquement chuté le marché. De belles ventes ont encore lieu mais elles sont moins fréquentes. Les Émirs sont devenus plus exigeants et le départ de l'écurie Maktoum de l'hippodrome d'Evry n'a sans doute pas contribué à réguler l'afflux de poulains sur le marché. Tout le monde voulait avoir sa part de gâteau. Beaucoup n'ont même pas eu de miettes. N'oublions pas non plus que les Emirats se sont mis à produire à leur tour avec les reproducteurs acquis chez nous. La aussi, les laborieux ont et vont maintenant récolter le fruit de leur travail. Les acheteurs sont devenus plus avisés et plus exigeants mais si l'élevage peut être un moyen de gagner de l'argent, être propriétaire de cheval de course tient plus du mécénat que de l'assurance d'un investissement confortable.    Un cheval de course revient au minimum 80.000 F par an et lorsqu'on sait la modicité des primes proposées aux seuls gagnants de courses (et encore faut-il gagner...) on voit la difficulté qu'il y a de faire quitte en fin d'année.

Pour l'avoir pratiqué, il existe une mince solution. Bien connaître le monde des courses, repérer le cheval qui recueillera votre obole et se tourner vers Saint P.M.U. pour que celui-ci exauce vos voeux. Dans tous les cas vous serez gagnants puisque soit vous passerez à la caisse pour toucher vos gains (ça arrive), soit vous aurez contribué à agrandir l'escarcelle du trésor public qui vit largement de cette industrie des courses qu'il critique souvent mais en ponctionnant au maximum les parieurs et de ce fait les contribuables volontaires que nous sommes.

Un kilomètre à pieds ça use, ça use, un kilomètre à pieds ça use les sabots (air connu)   La dernière phobie des marchands de rêve: Produire un cheval d'endurance. Voilà une discipline qu'elle est bonne. On monte sur un cheval, on franchit coûte que coûte la ligne d'arrivée et voilà un émir qui remplit un chèque important. A nous la belle vie, les palaces et le champagne "made in américa" le vrai, le seul qui fait des bulles sans vous tourner la tête.

Autant boire de la badoit. Pendant quelques années les cavaliers d'endurance ont vraiment eu la tête à l'envers. Le plus célèbre des Emirates avait pris pour habitude de s'offrir des champions pour briller en endurance. A cela, rien à dire si ce n'est les spéculations occultes qui ont jalonné ces parcours vers la fortune. Tout le monde y a cru et l'endurance qui était une discipline saine et conviviale est vite devenue un marché spéculatif où tout un chacun pouvait décrocher le jackpot.

Fini l'amour des chevaux et de la participation sportive. Les lauriers de César avaient bien pâle figure en face des picaillons que chacun convoitait. Surtout que sur ce arrive un groupe d'individus se disant représentatifs de la discipline qui trouve là une manne inespérée.

On se réunit en petit comité, on établit des règles simples et on crée un marché avec les pays arabes qui nécessite un relationnel discret destiné à envoyer au septième ciel les privilégiés qui ont eu la bonne idée de diriger ce que l'on appelait jadis le CNREE. Il fallait collaborer à la fortune de gens bien placés pour espérer vendre. Bien évidement pour le public, on regrette le départ de nos chevaux français vers l'Orient mais on ne se gêne pas pour être intermédiaire et prendre au passage sa commission ou on achète sois même pour revendre quelques semaines plus tard avec une plus value   digne des meilleures affaires boursières.

Là aussi tout à une fin et même si le ménage n'est pas entièrement fait (quelques brebis galeuses sont encore passées à travers les mailles du filet) les choses commencent à s'assainir. Les choses sont en train de s'arranger et les représentants des E.A.U. pas aussi simplets que l'on a voulu le faire croire.                                          Le marché reprend sa vitesse de croisière avec la juste récompense pour certains d'un travail long et bien fait. Produire du cheval d'endurance, c'est difficile. Le parcours est sinueux et semé d'embûches. Il faut compter 5 années pour espérer voir l'un de ses produits évoluer dans cette discipline et bien plus pour être certain de tenir un vrai champion.

Même si l'on peut concevoir qu'un cheval d'endurance bénéficie du sang de ses ancêtres, il est tout aussi vrai que c'est l'entraînement et la qualité de ses soigneurs et cavaliers qui détermineront sa réussite en course. On ne peut que saluer le travail des éleveurs qui persistent en tentant de produire des chevaux de qualité et qui chaque jour, prennent des risques pour voir évoluer le "Pégase" du troisième millénaire. Ce qui est navrant c'est que souvent, ce sont des marchands qui profitent de l'aubaine en proposant une somme qui peut paraître intéressante à l'éleveur qui a besoin de faire tourner son élevage et qui apprendra que son élève vendu 80 ou 100.000 Francs s'est moyenné quatre ou cinq fois plus cher à l'autre bord de la Méditerranée. Difficile d'être honnête et malin...

Quoiqu'il en soit toute cette épopée arabesque a largement contribué à mener les éleveurs et les amateurs vers un flou artistique.

La côte d'un Pur-sang Arabe n'est toujours pas établie et ceux qui se sont offusqués lorsque nous avions déclaré que l'on ne pouvait pas trouver un bon cheval pour dix mille Francs (1.525 Euros, ce sera malheureusement bientôt de rigueur) ne vont pas être contents. Nous persistons et nous signons. Un bon cheval se paie.      Peut-être pas avec des chèques à 6 chiffres mais certainement avec une somme représentative de l'immense travail que nécessite l'élevage avec ses désillusions mais aussi ses joies.

Michel Barone

 

Les salauds vont en enfer



Les  événements du debut 2001 qui ont secoué et secouent encore l'Europe agricole ont largement été commentés par les médias. On a beaucoup épilogué sur ces véritables tragédies qui ont montré la faiblesse de nos institutions et l'incompétence de nos technocrates.
Si l'on peut concevoir que le sacrifice d'un animal destiné à la consommation humaine est nécessaire (tout le monde n'est pas végétarien ou végétalien), il est beaucoup moins crédible d'accepter les dispositions qui ont été prises par les États en donnant l'ordre d'abattre systématiquement avec précipitation purement et simplement des bêtes sur qui, pesaient d'hypothétiques soupçons de maladie.
Non seulement les analyses effectuées sur les animaux abattus n'ont révélé que de faibles probabilités de contamination, mais de plus, on sait que la fièvre aphteuse ne se transmet pas à l'homme, qu'elle n'a qu'une incidence mineure pour la santé de l'animal puisqu'après quelques semaines, celle-ci disparaît sans aucune séquelle pour celui-ci.
La fièvre aphteuse n'est pas une nouveauté.
Nos pays dits civilisés ont souvent été confrontés à ce problème. La solution et l'éradication de la maladie sont pourtant simples puisqu'un vaccin existe et que des centaines de milliers de doses sont disponibles à tout moment. Alors pourquoi a t-on voulu créer cette psychose ?
"Plutôt abattre que vacciner" voici les propos de M. Glavany notre cher Ministre de l'agriculture qui aura bien du mal à détacher désormais son image négative dans l'esprit de nos concitoyens. Avec lui, c'est le gouvernement français tout entier qui est montré du doigt tout comme ceux des pays ayant appliqué les mêmes dispositions. On cherche la productivité, la quantité et non la qualité. L'animal de boucherie n'est plus qu'un produit que l'on détruit (on a d'ailleurs souvent employé le mot "destruction") que l'on élimine, que l'on massacre s'il n'est pas conforme à l'aspiration des multinationales.
Entre parenthèses, on s'étonnera que les associations de protection animale pourtant si virulentes par ailleurs font preuve d'un laxisme qui ne plaide guère en leur faveur. Il faudra bien qu'elles aussi rendent des comptes sur leur passivité. Qu'elles nous demandent des dons après çà !
On ne peut ignorer que dans notre vieux continent on veut privilégier les grands élevages qui font les trois x huit au détriment des laborieux qui, du matin au soir sont auprès de leurs bêtes pour s'en occuper avec dévouement et passion pour des revenus plus que modestes.
Les primes aux exploitants parlent d'elles-mêmes. On octroiera généreusement 600 F / l'hectare pour la culture de l'herbe indispensable à nos animaux et 5 ou 6 fois plus pour des céréales qui s'accumulent dans des silots véritables bombes à retardement dans tous les sens du terme.
Voilà quelles sont les perspectives d'une économie basée sur la productivité à outrance et la disparition de l'artisanat aussi bien dans les métiers, les services que dans l'agriculture.
La conséquence de cette ineptie (sous la placide indifférence des dirigeants soucieux de montrer qu'ils servent à quelque chose en apposant sur des documents officiels leurs signatures tâchées de sang), a été la mise au bûcher d'animaux de toutes races. Les sorcières de Salem sont-elles ressuscitées ? On a tué des moutons, des chèvres, des vaches, des porcs mais aussi des chevaux, le chien de la ferme, le chat somnolent au creux de la paille fraîche et la basse-cour joyeuse.
Au nom de qui ? Au nom de quoi ?
Tout simplement pour éliminer les excédents.
Alors que des dizaines de milliers de personnes crèvent de faim, on a délibérément détruit de la viande qui était en stock dans les congélateurs de la CEE. Un scandale. Cette épizootie de fièvre aphteuse serait-elle arrivée à point ?
Pourquoi ne pas avoir tué les hommes ? s'indignait un agriculteur à qui l'on venait d'abattre tout son cheptel et dont les bottes de caoutchouc baignaient dans une mare de sang alors que les cadavres, résultats de sélections de générations de mains calleuses s'amoncelaient tout autour de sa ferme.
Abattu dans son âme et dans sa fierté, ce travailleur de la terre a vite su que des morts, il y en a eu aussi parmi les humains. Outre ces milliers d'animaux exterminés parfois à même le sol et sans aucune hygiène, le sang se coagulant au fil de ruisseaux improvisés, le suicide d'agriculteurs a été plus que jamais réel.
Mais de çà, il n'en a été que très peu question. Qu'est-ce que la mort d'un petit éleveur qui n'a fait que contribuer à nous nourrir ?
On est loin des 35 heures, des revendications syndicales, de la retraite à 55 ans, des vacances sur la Côte d'Azur, des séries américaines "sea, sexe and sun" qui envahissent le petit écran ou des jeux débiles pour téléspectateurs citadins prêts à gober tout et n'importe quoi. Voulez-vous gagner des millions ou voulez-vous passer pour un con ? Vous avez le choix.
Que l'on ne se trompe pas. Les chaînes de télévision sont toujours à la botte du pouvoir et les présentateurs (je dis bien présentateurs et non journalistes) du journal de 20 h nous donnaient notre ratio d'images apocalyptiques pour ouvrir leurs émissions. Bûchers de vaches, bûchers de moutons, bûchers contre la démocratie et le pouvoir des hommes sur l'animal. L'animal qui a tant contribué à notre survie... Immonde.
Qu'il en déplaise à certains, la réalité est bien sur nos terres, dans notre agriculture, notre culture. Et si labourage et pâturages sont les deux mamelles de la France, bêtise et incompétence sont bien l'apanage des costumes cravates qui refont le monde bien loin des réalités quotidiennes.
On veut faire, l'Europe, l'Euro mais on est incapable de délivrer un vaccin à 5 F. 5 F pour sauver une vie, une vie de bête, une vie d'homme, 5 F pour vaincre une maladie qui va coûter des milliards d'Euro (c'est à la mode) à tous les contribuables. Quelle que soit l'issue de cette épidémie c'est bien nous qui allons payer.
Alors qu'est-ce que cela peut avoir comme rapport avec le cheval.
En fait tout est lié. Les foires, les compétitions, les distributeurs d'aliments et de matériels toute la filière équine a été mise en danger.
Tout s'est arrêté. Plus de randonnées, plus de possibilités d'amener des juments à la saillie, plus de ventes de chevaux et psychose, toujours psychose.
Encore pire, les vols de chevaux se sont multipliés pour alimenter la basse besogne des sans scrupules, des sans honneur qui profitent de cette crise provoquée pour alimenter les boucheries chevalines.
Augmentation de 60 % en France pour la consommation de la viande de cheval. Que les hippophages se rassurent, la viande de cheval est pleine de danger. Nous leur souhaitons bonne digestion et pour les informer un peu plus, qu'ils sachent que la viande d'un cheval de sport volé est tout simplement impropre à la consommation.
Les chevaux nous ont amenés au bout de la terre et pour les récompenser, on les mange.
Le premier génocide du troisième millénaire vient d'avoir lieu.
Et si les salauds vont en enfer, parions que Saint-Pierre devra très bientôt s'inscrire au chômage. Les portes du paradis sont définitivement fermées aux humains que nous sommes.